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VOYAGE(S) & TRANSITION(S)

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LE RÉVEIL DE L'AMAZONIE BOLIVIENNE

Un récit de voyage au coeur de l'Amazonie Bolivienne.
Eric, super guide, puis gérant de réceptifs en Bolivie, au Chili et en Espagne raconte son dernier périple.

Par Eric Quillévéré, gérant de Terra Bolivia de 2005 à 2008.

Dans les profondeurs mystiques de l'Amazonie bolivienne, une terre fascinante s'offrait à moi en l'an 2000. Je débutais alors ma quête, guidé par Terra Andina Bolivia, une noble organisation vouée à la préservation de notre précieux environnement. Vingt-trois ans s'étaient écoulés, le monde se muait, mais l'âme sauvage de l'Amazonie bolivienne demeurait intacte. Je réalisai bientôt que le tourisme, malgré les ombres grandissantes du réchauffement climatique, pouvait être une lumière bienfaitrice dans ces contrées sauvages.

Accompagné de mon fils, âgé de dix-sept printemps, nous embarquâmes pour une épopée inoubliable au cœur de l'Amazonie. Notre périple débuta à Rurrenabaque, petite cité nichée au nord de La Paz, la porte d'entrée de ce monde mystérieux. La ville avait évolué depuis ma dernière visite, ses rues s'animant de nouvelles tavernes et restaurants accueillants. Toutefois, le changement le plus marquant prenait la forme d'une route asphaltée qui liait désormais Rurrenabaque à Santa Rosa, réduisant considérablement notre voyage vers le port.

Notre véritable aventure débuta lorsqu'une pirogue nous emmena en amont de la rivière Yacuma, en direction de notre écolodge niché au cœur de la pampa. Ces trois heures de navigation offrirent un festin aux amoureux de la faune, nous présentant une mosaïque d'oiseaux, de singes, de capibaras, et surtout, de caïmans. Malgré la saison sèche et le niveau d'eau bas, nous fûmes bénis par la vision de ces majestueux reptiles prenant le soleil. La plupart étaient des caïmans "anteojos", mesurant environ deux mètres, mais parfois, un caïman noir, colossal, émergeait de l'onde, atteignant cinq à six mètres de long.

Au fil des méandres, une sinistre fumée se dessinait de part et d'autre de la pampa. Notre guide nous éclaira sur la situation : la pampa était en proie aux flammes, victime d'un rituel ancestral appelé "chaqueo", la brûlure des terres pour la fertiliser. Mais cette année, du fait de la sécheresse et des incendies mondiaux, les flammes s'étaient propagées sans pitié, réduisant en cendres l'habitat de la faune. Les soldats tentaient de contenir le brasier en puisant l'eau du fleuve, mais leurs moyens étaient limités.

Il était désormais impératif d'éveiller les consciences des communautés locales, de les guider vers des pratiques plus respectueuses de la nature, des alternatives à ce rituel dévastateur.

Juste lorsque je pensais que cette tragédie serait le point d'orgue de notre périple, la seconde partie de notre aventure se dessina en des couleurs nouvelles.

Après deux jours passés dans la pampa, nous embarquâmes à nouveau dans une pirogue, cette fois-ci de nuit, pour rejoindre le petit port de Santa Rosa. L'obscurité nous enveloppa lors de notre départ à cinq heures du matin: seule la torche de notre guide perçait la nuit. Écouter les murmures de la nuit et naviguer parmi les caïmans, déjà rencontrés, était une expérience aussi exaltante qu'intrépide. À six heures du matin, la lumière du jour révéla l'un des trésors les plus éblouissants de notre aventure : un jaguar, majestueux, s'abreuvant paisiblement au bord de la rivière. Voir une telle créature était un prodige rare, mais grâce à l’œil acéré de notre guide, nous le capturâmes en image et en film. L'émotion déferla comme une vague déchaînée.

De retour à Rurrenabaque, notre destin nous conduisit à explorer la jungle, en particulier le sanctuaire du Madidi. Notre voyage fluvial démarra sur le Rio Beni, avant de remonter un de ses affluents, le Rio Tuichi. Plusieurs écolodges se dressaient le long de ce bras de rivière, offrant un havre pour nos âmes aventurières. Les jours s'enchaînaient, remplis d'observations de la faune, de pêche au poisson-chat, de descentes en bouée et de rencontres avec les communautés locales.

Lors d'une conversation avec Alex, l'un des gardiens de ces lieux magiques, je fus touché par une illumination. Alex, enraciné dans cette terre, jouait un rôle vital dans la préservation de l'Amazonie bolivienne. Il portait la voix des communautés autochtones aux quatre coins du globe, de Genève à New York, alertant sur les périls qui pèsent sur Madidi et l'Amazonie bolivienne toute entière.

Le gouvernement bolivien, détournant son regard du tourisme, se focalise sur les mines et les hydrocarbures, souillant ainsi les eaux sacrées du fleuve. Selon Alex, l'essor du tourisme avait le potentiel de persuader les autorités locales et nationales de l'importance de cette industrie pour les communautés locales, tout en veillant à la préservation de la nature.

Contrairement à de nombreuses destinations touristiques sur-fréquentées où il faut limiter l'afflux de visiteurs pour protéger les écosystèmes, une augmentation contrôlée de l'arrivée de voyageurs en Amazonie bolivienne porterait des fruits positifs. En demeurant plus longtemps en ces lieux sacrés, les voyageurs vivraient des expériences marquantes avec les communautés locales, contribuant ainsi à la protection de ce trésor naturel exceptionnel. Cette aventure m'enseigna que le tourisme responsable pouvait jouer un rôle crucial dans la sauvegarde de l'Amazonie bolivienne, un espoir rayonnant pour un futur meilleur dans cette région extraordinaire.

Eric Quillévéré, gérant de Terra Andina Bolivie de 2005 à 2008.

Ce texte a été accompagné par une IA...

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TERRA Bolivia

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Terra Bolivia est une agence de voyage locale née à La Paz en 1998, de passionnés, de locaux, de voyageurs qui vous emmènent dans ses voyages d’exploration, ses rencontres, son quotidien et son goût pour l’aventure. Nous partageons notre fascination pour la Bolivie, la vraie, de manière durable pour les territoires et l’environnement. Nous organisons des voyages porteurs de sens par le partage de connaissances, de cultures et des échanges d’expériences.

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