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Voyager pour de vrai : morceaux choisis d’Ailleurs

 

Après avoir posé le cap et la philosophie de Terra Gaia, place aux récits de terrain : quand cette vision se traduit en voyages vécus, au plus près du vivant

Loin du tourisme, au cœur du vivant. Dormir sous les étoiles, marcher avec les nomades, tisser un pont inca… et repartir différent.

La nuit en Afrique australe, le noir est total. Pas un lampadaire. Pas un moteur. Juste un craquement sec, là… à gauche. Un éléphant qui arrache une branche. Puis un rugissement qui fend l’air. Le genre de son qui vous traverse tout le corps. On est allongés sur une plate-forme en bois, quatre mètres au-dessus de la brousse. Le ciel ? Un déluge d’étoiles. Pas besoin de chercher la Grande Ourse, elle saute aux yeux. Le parfum sec de l’herbe, les bruissements légers, le clapotement lointain d’un point d’eau… Et tout à coup, on n’est plus “des voyageurs”. On est… des invités. Au matin, le soleil découpe les silhouettes des acacias. Les koudous avancent à pas lents, les zèbres se penchent vers l’eau. C’est peut-être ça, voyager pour de vrai : se lever très tôt, juste pour écouter. Pas “faire” un pays mais le laisser entrer.

Au Pérou, on se retrouve au-dessus d’un gouffre. À tresser un pont en fibres végétales comme le faisaient les Incas. Les gestes se répètent, précis, transmis comme une chanson. Les doigts se tendent, la corde se resserre. Un vieil homme dit : “Ce n’est pas qu’un pont. C’est un lien.” On serre les nœuds, on comprend. Ce lien-là est aussi invisible qu’indestructible.

Chez Terra Gaia, un voyage ne commence pas sur Google Maps. Il commence par un prénom. Hermine et Charles, par exemple. Ils vivent dans la jungle Jujeña, en Argentine. Deux Français qui ont troqué leurs bureaux contre un lodge en bois. Ici, la pluie tambourine sur la tôle. La lumière passe en vert à travers les feuilles épaisses. Les singes capucins s’interpellent d’arbre en arbre. Le soir, on s’installe autour du feu, on parle du temps qu’il fait… et de celui qui vient. Parfois, on se tait juste pour écouter les grenouilles et sentir l’odeur sucrée des fleurs de caféier. Le matin, Hermine nous emmène marcher dans les yungas. Les orchidées sauvages pendent comme des lanternes. Les sentiers sont boueux, glissants, mais personne ne se presse. Ici, on avance à la vitesse de la forêt.

Puis il y a l’Équateur. Ce ne sont pas les paysages qui frappent en premier, mais la façon dont les gens les habitent. On découvre le Sumak Kawsay, la philosophie quechua du “bien vivre” : l’harmonie entre l’homme, la communauté et la nature. Ici, un repas ne se prend pas seul. On le partage avec les voisins, avec ceux qui passent. On cuisine ensemble, on mange ensemble, on rit ensemble. On réalise alors que voyager, ici, c’est moins “visiter” que s’accorder au rythme des lieux : marcher quand le soleil se lève, s’arrêter quand il se cache, puis se taire.

Puis le vent chaud du Nordeste brésilien se lève. David nous attend avec son buggy prêt à filer le long de plages infinies. “Ce que je montre, c’est chez moi”, dit-il. Chez lui, c’est l’océan qui claque, la forêt accolée aux dunes dorées, les éclats de rire qui se propagent plus vite que le vent. Chaque arrêt est une rencontre : un pêcheur qui nous tend un poisson encore tiède de mer, une vieille dame qui prépare un tapioca croustillant, des enfants qui courent pieds nus derrière le buggy, les cheveux ébouriffés par les rafales salées. La route a le goût du sel et de la chaleur humaine. On n’a pas besoin d’aller vite. Ici, la vitesse est dictée par la marée.

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En Australie, le voyage prend une autre allure. Quatre jours de train sur l’Indian Pacific. Une ligne de métal entre deux océans. Le jour, on regarde défiler les Blue Mountains, la plaine de Nullarbor, les forêts d’eucalyptus. Les couleurs changent : vert, ocre, gris bleuté. La nuit, on dort dehors, dans un swag. Un simple rouleau de toile posé sur la terre rouge. On respire l’odeur sèche de poussière et de gomme. Le ciel australien n’a rien à voir avec celui du Nord : les constellations sont à l’envers, comme si le monde nous rappelait qu’il y a mille façons de le lire. Et quand un ancien aborigène parle du Dreamtime, ce temps où tout était lié — humains, animaux, pierres, étoiles —, on comprend que certains récits ne sont pas faits pour être lus, mais pour être reçus. En silence.

Dans les Balkans, c’est un autre genre de silence. Celui d’une forêt profonde, juste avant qu’un ours apparaisse. On l’aperçoit, massif, brun, qui avance lentement. Pas de bruit. Juste ce moment suspendu où deux mondes se croisent. L’ours finit par disparaître derrière les arbres, et on se surprend à respirer plus fort, comme pour retenir un peu de cette force tranquille.

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Et puis il y a la Bolivie. On fait du vélo sur le Salar, on navigue sur un bateau de pêcheur sur le rio Ichilo, et on plonge dans le lac Titicaca pour observer ses grenouilles géantes. Traverser le Salar d’Uyuni à vélo, c’est rouler sur un miroir. Le ciel se confond avec le sol. On ne sait plus ce qui est en haut, ce qui est en bas. La lumière brûle les yeux, le silence vibre dans les oreilles. La nuit, on dort sur une île au milieu du sel. Les cactus géants découpent la voie lactée. Ici, le monde est réduit à deux couleurs : le blanc et l’infini.

Au Chili, on a choisi de venir en plein hiver austral. Les paysages se vident, la Patagonie se fait sauvage. Le froid pique les joues, la lumière est rasante. Les lacs gelés craquent doucement, les glaciers brillent comme du verre. On se réchauffe autour d’un maté brûlant. Le guide raconte que, l’été, ici, on n’entend plus le vent à cause des touristes. Cet hiver, il parle pour lui.

Chez Terra Gaïa, on ne vend pas de “produits”. On ouvre des portes. On prépare le terrain pour qu’il se passe quelque chose — une immersion, une transformation, une reconnexion. Le tourisme, c’est la répétition. Le voyage, c’est la métamorphose. Nous, on a choisi notre camp. Et “extraordinaire” ne veut pas forcément dire “luxueux”. Parfois, c’est une tasse de maté dans un bus brinquebalant. Un lever de soleil qui dure un peu plus que prévu et qui s’étire sur la Puna argentine. Ou un silence qui vous reste dans le corps longtemps après.

Quand le voyage nourrit la mémoire

Ces voyages-là ne cherchent pas à tout montrer. Ils laissent de la place aux détours, aux imprévus. Ils avancent lentement. Parce qu’au fond, le vrai luxe, c’est d’entrer assez loin pour que le lieu et ceux qui l’animent continuent de vivre en nous bien après le retour. On repart avec moins de certitudes. Et plus de questions…

Et vous, c’était quand, la dernière fois que vous avez voyagé pour de vrai ? Pas juste changé de décor, mais changé de regard. Pas simplement traversé un pays, mais laissé ce pays vous traverser ?

Écrit par Maïté BUCHOT; Directrice réseau Terra Gaïa

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TERRA GAÏA

12 agences locales situées en Amérique Latine, en Afrique, en Australie et en Europe.

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