Ricochets raconte le voyage dans ce qu’il a de plus humain : ceux qui l’inventent, le vivent et le réinventent, jour après jour, sur le terrain.
Bretzel Travel : L'Allemagne réinventée avec humour
Sérieux s’abstenir
Tout commence dans le Vercors. Trois gars, trois paires de baskets et une pente un peu trop raide pour continuer à parler business sans perdre haleine. À la base, rien d’évident : un ancien d’Evaneos réfugié à la montagne, son frère expat en Allemagne, et un directeur d’agence de rando accro à l’itinéraire cousu main. Mais voilà : en courant, les idées ont commencé à galoper. Même si aucune n’a survécu à l’effort, le décor était planté. Sans le savoir, Bretzel Travel était en train de naître.
L’Allemagne ? Trop froide, trop grise, trop saucisse ? C’est ce que disent ceux qui n’y sont allés qu’en voyage scolaire à Düsseldorf en 4e B. Pour ce trio, c’est tout l’inverse : un terrain de jeu sous-estimé, riche, responsable, étonnamment abordable. Et surtout, le premier épisode d’une saga européenne qui ne demande qu’à s’étendre.
Dans le rôle principal, Samy Bailly. Après Nouvelles Frontières et Evaneos, où il fut parmi les premiers à bâtir le réseau de réceptifs, il cofonde aussi Escapades à Madagascar, l’un des meilleurs DMC de la Grande Île. Un jour, il quitte tout pour poser ses valises à Autrans, 3 000 habitants et une station de ski de fond. Envie de nature, de sens… et de remettre les mains dans le cambouis.
Son frère, Hugo Bailly, a pris une autre route. Ingénieur, il s’ennuie vite dans les capteurs pour fusées, file trois ans au Laos, puis en Allemagne. Aujourd’hui, il gère production, clients, dossiers… et l’auto-dérision collective. Ce goût du décalé nourrit l’ADN de Bretzel : sérieux sur le fond, léger sur la forme.
Et puis il y a David Praire, directeur de Grand Angle, agence spécialisée dans l’aventure. Il a grandi dedans : parents fondateurs, randos à gogo. Après des années en Angleterre, au Japon ou à Singapour, il revient et ajoute sa rigueur à la bande. Organisé, posé, il transforme les idées folles en projets solides.
Ensemble, ils inventent un réceptif allemand qui ne se prend pas au sérieux. Un réceptif pour ceux qui veulent de l’authentique sans ennui, du stylé sans chichis.
Des circuits à contre-courant : à Berlin, street art, friches et boui-bouis de rue ; en Bavière, châteaux et biergarten ; côté Baltique, road-trips électriques, cheveux au vent et humour en bandoulière. Les noms ? “Berlin Pinpin”, “B&B - Bavière et Bière”, “La Baltique et Tac”… Oui, c’est absurde. C’est voulu.
Leur recette : un zeste de francophonie (basés à Berlin et Cologne), une bonne dose de fun et beaucoup de rigueur logistique. Bretzel Travel propose des voyages 100 % sur mesure pour les agences, avec un vrai soin pour les lieux, les gens, l’impact. Loin des best-of fatigants et des slogans creux. Et pour rassurer les plus “carrés”, ils sont en plein processus de labellisation Travelife. Même les Bretzels peuvent viser la médaille verte.
Lancée en janvier 2025, l’agence ouvre son bureau berlinois en juin. En mai, Brightside Travel les rejoint : basée en Écosse, menée par Loïc Acosta, elle propose des chasses aux fantômes, des tours Harry Potter et même de la gastronomie écossaise (oui, ça existe). Prochaine étape ? L’Autriche dès 2026, puis les Pays-Bas, la Suisse, la Slovénie… Objectif : un maillage de DMC locales, inspirantes et solides.
Derrière le ton décalé, du sérieux : changer la perception de l’Allemagne et, bientôt, d’autres destinations boudées. Leur arme ? L’émotion, le lien humain, le détail bien ficelé. Et cette conviction que le vrai luxe, c’est de voyager avec sens, humour et cœur.
Le vrai luxe, c’est de voyager avec sens, humour et cœur.
Avec Bretzel Travel, le tourisme devient un terrain de jeu où même les pires idées peuvent finir en belles aventures. À condition de les tester… en courant, dans le Vercors.
